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LA FRENESIE DES ACHATS DE NOEL

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LA FRENESIE DES ACHATS DE NOEL

Le Noël des marchands est, cette année encore, en hausse, notamment au travers des sites internet qui sont en progression constante. Les internautes prennent l’habitude de faire leurs courses de Noël depuis leur ordinateur, en évitant ainsi les bains de foule et les difficultés à trouver les cadeaux désirés dans les bonnes boutiques. C’est unenouvelle façon de fonctionner qui a ses avantages mais qui n’est pas propice à aider les personnes à se rencontrer ni à rompre la solitude !!!

Les sites de produits culturels sont les premiers grâce aux DVD, aux CD et aux livres…  Certains ont vu une augmentation de 50% sur les derniers mois de l’année passée. En 20 jours d’activité, ces sites réalisent 20% de leur chiffre d’affaires annuel !

Les appareils photos numériques (500% de croissance), les téléphonesportables et les jeux vidéos sont les produits les plus demandés.

En cette période des fêtes de Noël et bien que nous soyons en crise,  les clients achètent des cadeaux moins importants qu’il y a quelques années mais tout de même bien souvent au dessus de leurs moyens.  Avec les difficultés liées au chômage des grandes villes, les difficultés des fins de mois difficiles du français moyen et les efforts de tout un chacun pour se faire une place dans cette vie de plus en plus difficile à suivre, il se passe, à Noêl, un réflexe étrange qui fait que beaucoup de ces personnes en difficulté ont envie de vivre un répit et se disent : « A quoi bon se priver, une bouffée d’air nous fera du bien, osons, nous le méritons, il nous restera l’année pour faire face ». Ils ont envie de gâter leurs enfants, de les voir heureux et « comme les autres » le matin de Noêl quand ils déplient leurs paquets au pied du sapin.

C’est ainsi que beaucoup d’entre eux s’endettent pour un écran TV, une chaine HIFI, un cadeau représentant une somme bien trop élevée pour eux et qu’ils enrichissent les multiples maisons de crédits qui profitent de cette brèche.

Ces victimes de la consommation qui ressentent ponctuellement un semblant de bonheur au moment de la dépense, s’exposent à un piège qui peut les engloutir des mois entiers…Le système de la surconsommation.

De nos jours, la consommation a pris le dessus sur les relations humaines. Pour passer leur temps les week ends, les promeneurs envahissent les grandes chaines de magasins ouvertes les dimanches, font la queue aux caisses comme il la font dans les moyens de transports la semaine, pour dépenser le peu d’argent qu’ils ont gagné en travaillant …Où se situe le bonheur dans tout cela ? Juste au moment de l’achat, puis leurs préoccupations personnelles ressurgissent pour mieux effacer la fugacité de leur plaisir.

La publicité qui nous passe sans cesse des images qui viennent envahir et polluer notre inconscient y est pour beaucoup. Les enfants n’ont même plus le temps de savoir ce qui leur ferait plaisir. On les inonde d’images de rêve qui contrastent avec la réalité et qui les déçoivent quand ils les ont dans leur chambre ! Rien de comparable avec les oranges que nos grands parents avaient à Noël et dont le parfum les marquaient à tout jamais !

En ce temps où la surconsommation n’existait pas, les gens vivaient avec ce qu’ils avaient et n’avaient pas besoin de passer leur temps à dépenser puisque la vie leur apportait autre chose : les veillées, les réunions familiales, la cellule familiale, le plaisir de fabriquer ses propres jouets, le respect de la nourriture pour ceux qui avaient connu le manque et la joie de la sécurité pour tous ceux qui avaient connu les guerres.

Il y avait une créativité naturelle des jouets que les enfants avaient spontanémént alors qu’aujourd’hui, les grandes marques se livrent à un vrai combat pour inventer des jeux qui aideront l’enfant à développer cette créativité….

Aujourd’hui, avec l’accumulation de consommation, beaucoup ne savent plus apprécier les moments simples de la vie, les odeurs, la beauté du ciel, de la nature etc…

Où est-il le temps de Marcel Proust dans « A la recherche du temps perdu » où il fait allusion à la mémoire de l’odeur et du goût?

Nous avons tous la nostalgie de ces moments révolus et remplacés aujourd’hui par l’appât du « nouveau », du « dernier » produit à la mode qui nous apporte cette illusion de bonheur …qui n’en est qu’une mince représentation.

Les impulsifs de l’achat devraient devraient tout simplement se poser l’unique question qui leur permettrait de prendre leur décision : «qu’est ce que le bonheur ? »,

« qu’est ce qui me rendrait très heureux ? »

Ils seraient étonnés de constater un décalage entre leur réponse et ce qu’ils s’apprêtent à commettre.

Et comme le chante si bien notre Johnny Halliday national, dans sa chanson ‘L’ENVIE D’AVOIR ENVIE » (paroles et musique: JJ Goldmann)

“Qu’on me donne l’obscurité puis la lumière

Qu’on me donne la faim la soif puis un festin

Qu’on m’enlève ce qui est vain et secondaire

Que je retrouve le prix de la vie, enfin !

Qu’on me donne la peine pour que j’aime dormir

Qu’on me donne le froid pour que j’aime la flamme

Pour que j’aime ma terre qu’on me donne l’exil

Et qu’on m’enferme un an pour rêver à des femmes !

On m’a trop donné bien avant l’envie

J’ai oublié les rêves et les « merci »

Toutes ces choses qui avaient un prix

Qui font l’envie de vivre et le désir

Et le plaisir aussi

Qu’on me donne l’envie !

L’envie d’avoir envie !

Qu’on allume ma vie !”

 

Vous avez lu ??? Tout est dit dans cet extrait.

Le concept développé dans cette chanson s’apparente à la théorie des “oppositions inhérentes au monde” d’Héraclite; philosophe grec (540-480 avant JC) qui dit que si nous n’étions jamais malades, nous ne saurions pas ce qu’est la santé, que si nous ne souffrions jamais de faim, nous ne connaîtrions pas la joie d’avoir assez à manger, que s’il n’y avait pas la guerre, nous n’apprécierions pas la paix véritablement et si l’hiver n’existait pas, nous ne pourrions pas assister à l’éclosion du printemps. Ce philosophe antique explique tout simplement que ces oppositions naturelles constituent un équilibre nécessaire à une harmonie de vie…à quoi bon chercher à combler trop rapidement des désirs puisqu’il est dit qu’il faut d’abord les apprécier?

Retrouvez le goût des vraies valeurs, réapprenez à avoir envie…

 JOYEUX NOEL A TOUS !!

 Chantal ROLLAND

 

 

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