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PORTRAIT : SARAH MOSTREL

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Sarah Mostrel ne risque guère de s’ennuyer : ingénieur de formation, elle est tout à la fois journaliste, musicienne, poète et romancière. Son actualité est très chargée puisqu’elle vient de publier trois ouvrages. A nous d’en profiter…

  • Un écrivain, ça naît comment ?
  • Par hasard, ou plutôt par un heureux hasard, un soir d’hiver, lorsque vous n’avez que les mots pour dire, exprimer, transmettre, poser le monde. Ainsi le verbe indique, oriente et discourt. Ne restent plus qu’aux compléments d’ajouter la couleur et au sujet de faire surface. Qui sera l’obscur objet du désir, toi, moi, lui, elle, nous ? Et sous quelle forme ? Il y a l’émerveillement, qui incite à écrire de la poésie ; le goût pour la balade, qui implique de commettre des nouvelles – qu’on espère de bonheur… ; la manie de tout décortiquer, qui entraîne l’analyse, un essai, une véritable étude de mœurs… ; sans oublier la gourmandise, la beauté du monde (rien que ça !), qui pousse à l’esthétique, au visuel, aux livres d’artiste. On s’allie alors à un plasticien pour créer des mots qu’il illustrera. Une aventure fantastique. Associer les arts, un vieux rêve ! Enfin, naît le roman, comme une fleur qui éclot, une lettre de noblesse.

 

  • Un livre, ça vient de quoi ?
  • D’une idée, d’un impératif, d’une (im)pulsion, d’une nécessité, d’un présent imparfait à défaut d’un futur proche, qu’on décline à tous les temps pour le mener au mieux. Dans les faits, il se retrouve souvent au subjonctif et rarement au passé simple car le passé est plutôt composé (pas forcément dépassé d’ailleurs, même s’il est antérieur, vous me suivez ?). D’où l’idée de raconter, de décrire, de dénoncer, de créer, d’inventer. Dès lors, les personnages tournent sur eux-mêmes et parfois se rencontrent pour vivre des aventures catastrophiques ou heureuses… L’écriture permet le contrôle de l’histoire. Mieux, de l’assener au lecteur qui se l’appropriera ! Une façon de s’en débarrasser ? La prochaine fois, l’auteur en écrira une autre…

 

  • Un style, ça se trouve où ?
  • En soi, avec ce qu’on est, son humeur. A force de travail, une forme s’élabore et le style devient plus fluide, plus précis. Ainsi, l’auteur vagabonde et pose son encre noire sur le papier blanc, tentant de remplir les interstices de l’histoire, hésitant parfois à rajouter un mot qui ferait basculer toute l’harmonie, un passage qui dirait tout haut ce que l’on devine tout bas…

 

  • Quand on écrit, c’est pour qui ?
  • Pour toi qui me lis, qui es curieux de ce que je vais te dire, pour toi qui vas peut-être réagir à mon interpellation. T’es-tu reconnu ? Identifié au protagoniste du roman ? Aimes-tu le voyage dans lequel je t’emmène ? Je l’espère. Parce que j’aime explorer des terres sauvages, peuplées ou désertées avec toi, j’aime façonner un monde nouveau, réel ou rêvé, découvrir des situations auxquelles je ne t’attendais pas. J’aime aussi te susurrer mes pensées intérieures, celles qui font rebondir, réagir, agir enfin ! L’auteur n’est jamais seul. A défaut de se parler à lui-même, il converse avec le lecteur. Ecrire est finalement un luxe. Ou un acte désespéré. Au choix…

 

  • Votre dernier ouvrage, qu’est-ce qu’il raconte ?
  • Il se trouve qu’à l’heure où vous me parlez, trois ouvrages sont sortis en même temps. Une situation qui ne m’est jamais arrivée. Alors, j’en profite : « Le Grand malentendu » (Z4 éditions), parle de ce qui ne peut être dit. Ça tombe bien, l’auteure se penche sur l’avenir de l’homme, son chemin, ses errances, ses divergences, sa capacité à rebondir, en vue de renaissance, qui sait ? Atout considérable : Les 52 textes sont illustrés de photos, on peut donc regarder les images si l’on n’a pas envie d’ « insérer les verbes entre les êtres », comme elle dit…
  • Puis vint « Célébration » (éditions Unicité »), un ouvrage qui livre des paroles de sagesse inspirées de la Bible et de sa mystique. Là encore, des peintures viennent agrémenter la lecture et ainsi, nous arrivons au… Commencement.
  • Le troisième bébé, c’est le roman ! « Un amour sous emprise » aux éditions Trédaniel, une histoire d’amour. L’amour, toujours l’amour, oui, c’est un sujet qui s’en va et qui revient chez moi, « c’est fait de tout petits riens, comme une chanson populaire », ça vous dit quelque chose ? Bien sûr, comme c’est souvent le cas, rien ne va se passer comme prévu et là, je vous promets, c’est « la totale ! », car le récit va devenir… tragédie. Pourquoi n’ai-je pas appelé le livre « Les malheurs de Sophie » ? Ah oui, c’était déjà pris… Mais là, l’héroïne du roman perd tous ses repères. Parviendra-t-elle à échapper au pire ?

 

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