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PSY : LA SOLITUDE DE L’ACROBATE

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LA SOLITUDE DE L’ACROBATE

En ces mois de vacances, on voit très souvent des cirques longer les plages ou les rues principales de petites villes, nous annonçant leur spectacle du soir….

En ces mois de vacances, on aime aller assister à ces séances, voir nos enfants applaudir et ces moments d’insouciance nous sont bienfaiteurs…

Mais pouvons nous imaginer ce qui se passe dans la tête des acrobates ? imaginons….

 

Pour réaliser son numéro favori, l’acrobate se trouve confronté en tout premier à une solitude profonde. Placé devant le vide, il doit se confronter à ce moment étrange, douloureux de par une certaine crainte et à la fois gavé par les hormones qui vont lui permettre de relever le défi qu’il s’est lancé : réussir son numéro.

La petite histoire de l’acrobatie : (issue du dossier pédagogique « Du Goudron et des Plumes) Cie MPTA- Mathurin Bolze)

6 – DÉFINITIONS ET HISTOIRE DE L’ACROBATIE ETHYMOLOGIQUEMENT

Acro vient de AKRON qui veut dire extrémité. Batie vient de BATEIN ou BAINEIN qui veut dire marcher.

D’où, celui ou celle qui marche sur la pointe des pieds (allusion au danseur de corde).

En littérature, Romains écrira “c’est un acrobate de la récitation”.

 

DÉFINITIONS des dictionnaires

Le petit Larousse (1985) nous apprend que l’acrobatie touche à la virtuosité, au factice, au périlleux et que l’acrobate est un artiste qui exécute des exercices d’adresse, d’agilité ou de force dans un cirque, un music-hall, un théâtre, une foire ; il se signale à l’attention d’un public par des procédés compliqués et dangereux.

Le petit Robert (1986) : acrobatie, (1853 de acrobate) art de l’acrobate ; exercice, tour d’acrobate (saut périlleux, voltige etc). Faire des acrobaties aériennes, manoeuvre d’adresse exécutée en avion (looping, retournement, renversement, tonneau, vrille).

Figuré : virtuosité, qui se déploie dans la difficulté. “ce n’est plus du piano, c’est de l’acrobatie”, “Il considère ce jeu des idées comme une acrobatie spirituelle” (Maurois), “la versification acrobatique des grands rhétoriqueurs”, “le gardien de but a fait un arrêt acrobatique”.

Le petit Larousse, mai 1995, fig. : comportement, procédé habile ou ingénieux, mais souvent dangereux ou discutable ; virtuosité périlleuse. Au cirque, on distingue les acrobaties aériennes comme les évolutions des trapézistes, des numéros de force, de mains à mains, d’équilibristes, de funambules, de barristes, de marcheurs sur boules, de mono cyclistes, de perchistes, de trampolinistes etc… On peut même voir un “projectile” humain sortir d’un énorme canon !

L’acrobatie est en nous-même et provoque un besoin impérieux de s’exercer, c’est une façon de se faire plaisir, de surprendre et d’émouvoir.

HISTORIQUEMENT

Depuis fort longtemps, l’homme a pris des risques pour survivre et affronter les événements qui permettaient, de se nourrir (la chasse), de franchir des rivières pour accéder à l’autre rive, de grimper aux arbres, d’escalader pour attraper des fruits, etc…

Dans la Grèce Antique, outre l’iconographie de certains vases qui témoignent des activités acrobatiques, on dénombre différentes spécialités acrobatiques (prises dans l’ouvrage “Images de 150 ans d’EPS”) : le cybisteter qui fait des culbutes, le cernuus qui a la tête tournée vers le sol : équilibriste sur les mains, le circulateur ou jongleur, charlatan qui exécute ses tours au milieu de badauds, le pilarius, jongleur avec balle, le funanbulus qui marche sur une corde raide, etc.

En Egypte, des fresques représentent des équilibristes qui se portent.

Au Moyen-âge, le bouffon du Roi anime les soirées avec des musiciens : les trouvères qui chantent les exploits humains, entourés d’acrobates et de cascadeurs, barristes et trapézistes. L’acrobatie équestre associée au maniement de l’épée prend une large part dans les tournois. Les saltimbanques jonglaient dans les rues, chantaient, faisaient des pirouettes, des acrobaties.

Les différents courants gymniques des XVIIIe et XIXe siècle vont créer des pratiques acrobatiques dissidentes comme le cheval de voltige, les pyramides avec ou sans engins. Il fallait commémorer des événements ou tout simplement faire des démonstrations qui attestaient d’un corps sain et agile. Ces pyramides issues des sociétés de gymnastique avaient un caractère assez rigoureux de type militaire voire un peu saccadé dans leurs évolutions, il fallait surtout prouver qu’on était fort et adroit paradoxalement, on distinguait les acrobates de ceux qui faisaient des tours d’équilibre, d’adresse et de dislocation. Les acrobates des rues sont passés progressivement dans des lieux clos : les gymnases, les cirques pour émouvoir, pour étonner le public.

Même au début du 20e siècle le travail était lent, symbolisant la puissance ou la beauté plastique qui impressionnait le public ; vers 1920, c’était le Mains à Mains : les Italiens se vantaient de leur prestation de Mano à Mano : en 1949, l’acrobatie Chinoise prit un nouvel essor en présentant une grande variété de numéros : la pyramide des chaises, la danse des lions, les assiettes tournantes, les passages de cerceaux, le diabolo, la pagode des bols.

De nos jours, le cirque, et notamment “le cirque du soleil” va relancer les acrobaties en les intégrant dans un nouveau monde artistique rempli de sens et de sensibilité. Les fédérations sportives vont privilégier les difficultés acrobatiques, les règlements en témoignent d’une façon patente : voire les disciplines gymniques, artistiques comme le patin à glace, la gymnastique rythmique et même les sports collectifs comme le rugby où les remises en touches prennent des allures acrobatiques complexes. L’acrobatie va s’implanter progressivement et avec force dans la plupart des activités sportives et de loisirs. Les sports de glisse, les sports extrêmes avec le bungee etc…envahissent le paysage sportif : Taïg Kris vient de remporter par exemple le titre mondial de “roller acrobatique” en 2002.

Et à l’origine de tout cela, au moment même de l’exploit, l’acrobate se trouve confronté à cette solitude qui va lui donner le moyen de se surpasser et d’exécuter son numéro à merveille. Une solitude, certes, mais une solitude bénéfique qui peut apporter ce dépassement de soi même et faire qu’un homme ou une femme arrive à donner le meilleur de lui même. Voilà pourquoi la solitude est parfois nécessaire et utile car elle nous sert de « booster »…

 

 

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