CONNAISSANCE DE SOI
LES DEPRIMES HIVERNALES
Il est certain qu’en ces jours qui précèdent les fêtes de fin d’année, hormis cette impression que beaucoup ont de sentir un « mal être », nous subissons aussi, les uns et les autres, les débuts des journées plus courtes, l’entrée dans l’hiver et le froid, les rhumes, les grippes, tous ces inconvénients qui se traduisent chez certains par des sautes d’humeur, des fatigues inexpliquées, une faiblesse générale qui nous pousse à rester plus longtemps sous la couette, une baisse de tonus et de rendement, et surtout cette mini déprime qui ressurgit tous les ans à cette période. Certains l’appellent « spasmophilie », d’autres « début de dépression », d’autres « manque de vitamines »…Et si tous ces symptômes n’avaient qu’un lien et qu’une origine, ce serait le manque de lumière….
On appelle cela « le TAS » (trouble affectif saisonnier).
Quand les jours deviennent plus courts que les nuits, le moral a tendance à décliner…Comment faire pour conserver gaieté et bonne humeur jusqu’au printemps suivant ?
Des études ont montré qu’un TAS pouvait même perturber les neurotransmetteurs (ces médiateurs chimiques qui se logent dans le cerveau et qui régularisent l’appétit et le sommeil). Pourquoi l’homme ne supporte t-il plus, depuis au moins 150 ans l’arrivée de l’hiver ? Une des explications probables serait qu’avec l’arrivée de l’électricité, l’homme a doucement perdu ses repères. Auparavant, sa vie se programmait en fonction du jour ou de la nuit : dès que le soleil se levait, l’homme était sur pieds et dès que la nuit était là, il se couchait. C’était pour lui, un cycle naturel de clarté et d’obscurité. Un dysfonctionnement du biorythme, en quelque sorte…Cette horloge biologique est réglée par le cerveau avec la mélatonine ou hormone du sommeil qui y joue un rôle essentiel. Si votre biorythme fonctionne bien, la mélatonine augmente le soir et diminue le matin. La lumière du jour est très importante dans le rôle de la production de mélatonine. Une carence peut donc provoquer un dysfonctionnement saisonnier si la production de mélatonine devient insuffisante.
L’arrivée de l’électricité a permis à l’homme de travailler plus longtemps ou juste de rester éveillé jusque tard dans la nuit. Son cycle naturel s’en est trouvé contrarié, ce qui lui coûte, inconsciemment, un effort d’adaptation. D’où des répercussions physiologiques.
La meilleure alliée du blues saisonnier est donc la lumière qui se rapproche le plus de celle du jour.. Elle stimule la rétine de l’œil qui transmet cette même stimulation au système nerveux jusqu’à la partie sensible à la lumière et qui joue le rôle principal dans la régulation des rythmes biologiques du corps. C’est ce qui fait que la lumière agisse sur l’humeur.
Forts de ces nouvelles découvertes, on nous bombarde de conseils astucieux pour équilibrer au mieux cette transition hivernale :
Ne pas se lever trop tard (au mieux au lever du jour) en se couchant de bonne heure pour avoir son compte de sommeil.
Renforcer l’éclairage des pièces dans lesquelles on se trouve.
Ne pas hésiter à ouvrir les rideaux ou à couper les branches d’arbres trop près des fenêtres. Vous placer près d’une fenêtre pour voir le plus longtemps possible la lumière naturelle.
Sortir au moins une fois par jour surtout à l’heure la plus ensoleillée.
Eviter de prendre le métro. Rester le plus souvent possible à la surface de la terre. Prendre plutôt le bus ou le train ou…marcher.
Ne pas hésiter à se mettre de temps en temps à la fenêtre si vous ne pouvez pas sortir pour respirer un peu d’air frais et voir la lumière du soleil.
Faire des pauses de temps en temps en vous exposant à la lumière du jour.
Et si malgré ces efforts, vous ne voyez pas de changement ou si vous vous sentez envahis par ce mal être hivernal, il existe une méthode très efficace et de plus en plus employée en traitement contre le TAS : LA LUMINOTHERAPIE.
Ce traitement consiste en une exposition face à des lampes d’intensité 5 à 10 fois supérieures à un éclairage traditionnel et exemptes de rayons ultraviolets dangereux pour la peau.
Ces séances se pratiquent dans un cabinet médical, un service hospitalier ou même chez vous.
De nombreuses lampes spéciales sont apparues sur le marché ces dernières années. Prenez conseil auprès de votre médecin.
Surtout, ce n’est pas parce que les jours sont courts qu’il faut « hiberner ». Vous vous devez de vous forcer à sortir pour rencontrer du monde. Organisez vos soirées, profitez-en pour vous inscrire dans un club de gym ou pour faire votre hobby. Vous y rencontrerez beaucoup de monde. De plus, l’exercice permet d’évacuer le stress et d’entretenir une certaine vitalité. Pendant l’effort, le cerveau libère des endorphines (les hormones du plaisir). Faites tout simplement une demie-heure de marche à pieds à l’heure du déjeuner. Cette activité qui allie le sport à l’ exposition à la lumière du jour « boostera » votre moral…
N’hésitez pas non plus à vous « doper » en prenant du magnésium et de la vitamine C.
Le refuge dans la nourriture est un réflexe antidépressif. Les produits sucrés dopent le moral (en favorisant la libération par notre cerveau de la sérotonine, substance anti dépressive). Il est évident qu’il n’est pas recommandé d’en abuser…Pour réprimer ces fringales, il est impératif de manger des sucres lents, qui rassasient, à chaque repas, y compris au goûter. (du pain, des céréales, des biscuits secs, du riz, des pâtes etc…)
Pour vous doper en vitamines C, n’hésitez pas à consommer des fruits et des légumes de saison (pommes, oranges, citrons, raisins, brocolis…).
Les compléments alimentaires sont aussi une solution non négligeable…
Et en plein milieu de l’hiver, si vous le pouvez, payez vous quelques jours au soleil…dans un pays chaud d’où vous reviendrez complètement requinqué et prêt à affronter la dernière partie de l’hiver, le sourire aux lèvres…