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PSYCHOLOGIE : SAVOIR COMMUNIQUER

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Un phénomène de société.

 

Actuellement, les gens seuls (qu’ils soient divorcés, veufs, en famille monoparentale, célibataires, étudiants, etc…) constituent un nombre croissant de la population; les sondages parlent d’eux-mêmes: 

 

Fuie, subie ou recherchée, la solitude est un phénomène vieux comme le monde, mais exponentiel depuis quelques décennies. A l’heure d’internet, elle se dissimule en effet un peu  partout: dans les foyers, les bureaux, les rues, les campagnes, etc… et s’immisce à tout âge quelle que soit la catégorie socio-professionnelle à laquelle on appartient.

 

 

La solitude fait peur mais nous sommes des “solibattants”

 

Le simple vocable “solitude” a de nos jours une connotation péjorative car il fait écho à la notion d’”isolement”…

Assimilée au mal de vivre, à l’angoisse et à la fatalité, la solitude induit un constat d’échec.

En effet, nous sommes au quotidien via les médias entre autres, assommés de modèles de réussite  au niveau du couple, du foyer, de la vie sociale au bureau ou dans la vie privée, et il devient dérangeant de ne pas s’inscrire dans un schéma de bien-être imposé. La course après l’amour absolu, les amitiés multiples, ou/et la réussite professionnelle semble être un passeport d’admission dans le monde moderne. En cas d’échec dans l’une de ces voies ,notre parcours est ghettoïsé “hors norme”.

 

 

Nous sommes pourtant nombreux à éprouver de façon régulière ou plus sporadique un état de solitude: que l’on vive seul, que l’on soit devant une grande décision à prendre susceptible de changer notre vie, qu’on élève seul un enfant, qu’on soit en couple même, divorcé ou veuf, jeune étudiant fraichement débarqué dans une métropole, chômeur ou encore salarié d’une entreprise à laquelle on ne s’adapte pas, il y a des jours où on se sent très seuls…De là  surgissent souvent de vieux démons tentateurs (alcool, violence, anti-dépresseurs …)  qui aident à fuir avant tout une réalité avant de nous faire sombrer dans une réelle dépression.

De nos jours, avec tous les “progrès technologiques”, nous assistons à une progression de l”’individualisme” qui renforce cet effet de solitude et entraine beaucoup de personnes dans un mal être progressif. Il faut donc réagir.

 

                  Quand on est seul, on se sent souvent incompris.

Vécue de façon négative, la solitude présente un aspect dévastateur.

 

Or, plutôt qu’une honte, la solitude doit être en premier lieu appréhendée comme une occasion de silence…

 

 

Être solitaire: une occasion de passer à l’écoute de soi.

 

La solitude est inévitable tout au long d’une vie. Puisque nous naissons seuls et nous mourrons seuls, nous avons tout intérêt à apprivoiser cet état de fait plutôt que le fuir. Et découvrir ce qu’il peut nous apprendre, car seul le silence dans la solitude permet d’être à l’écoute de soi et de découvrir les multiples ressources dont on regorge pour se relever d’une difficulté passagère dans notre vie.

La lecture, l’écriture, la réflexion servent d’exutoire propice à la restructuration.

Il y a aussi les défis sportifs qui  ne se réalisent que sous couvert de la solitude.

 

Elle est une source d’enrichissement personnel inouïe si on sait la positiver, si on sait aller chercher le plus loin possible à l’intérieur de soi. Et comme le disait si bien Socrate: “connais-toi toi-même” pour mieux te tourner vers les autres. Car seul celui ou celle qui atteint une véritable connaissance de soi devient altruiste.

 

Quand on a compris toutes les possibilités de progression personnelle favorisée par la solitude, on devient des ”solibattants”.

 

 

 

 

                                         LA SOLITUDE : UN RESSENTI

 

Dans un essai “les Uns avec les Autres”, le sociologue François de Singly s’applique à repenser les liens sociaux, à imaginer d’autres formes de “nous”, plus ouvertes, imaginables seulement si elles respectent l’identité des “je”. Une réflexion nécessaire, car, même si nous vivons dans une société qualifiée “d’individualiste”, la famille demeure encore un modèle dans notre société.

 

La solitude est un sentiment, un ressenti : On peut être isolé mais ne pas se sentir seul, mais on peut aussi se sentir seul et isolé (ressentir une détresse). Et enfin, on peut être très entouré (physiquement, électroniquement, ou virtuellement) et se sentir très seul.

La solitude affective est un sentiment complexe qui peut nous envahir, et nous plonger doucement dans la déprime ou même la dépression si on ne sait pas l’apprivoiser.

Si on en croit Jean Claude Kaufmann, la vie en solo est une vie en deux : un jour la solitude est exquise, le lendemain, elle est à pleurer. Cette vie peut aussi atteindre l’individu en couple, qui tantôt rêve d’être en relation avec l’autre et un peu plus tard, ne souhaite qu’avoir son espace à lui.

 

 

DIFFERENTES SOLITUDES

 

Il existe plusieurs catégories de solitudes :

la solitude éprouvée, vécue comme un tabou

la solitude recherchée pour relever un défi

la solitude liée à l’isolement ou l’abandon (la plus mal vécue)

la solitude qu’on se choisit, celle des solitaires

 

 

La solitude éprouvée :

Les timides se la voient imposée parce qu’ils craignent plus que tout les regards des autres. La timidité génère précisément ce que la personne craint le plus au monde : “être rejetée”.

Les timides préfèrent vivre en transparence plutôt que d’apparaître avec tous leurs défauts. Ils sont dans un schéma, un scenario impossible : “sois parfait” et modestes et obsédés, ils ne voient plus que leurs imperfections et se les reprochent. On peut aussi les classer dans “la solitude liée à l’isolement” mais pas géographique, physique.

 

Les personnes du 3e âge se la voient imposée parce que la société, très égocentrée, très occupée par “soi même” n’a plus le temps, l’énergie et l’argent pour s’occuper de ses vieux.

La retraite a même ses maisons, elles sont prévues pour cela comme les crèches et les garderies : on y dépose ce qui gêne, le temps de se faire un métier, une profession, une carrière, de l’argent, pour être comme tout le monde, pour appartenir à la société et surtout…pour ne pas être rejeté. Le pire pour eux, est qu’ils se voient inutiles comme charge, n’ont plus d’espoir. Ils cumulent en plus, souvent leur retraite avec l’abandon.

 

La solitude recherchée pour relever un défi :

C’est la sort de certains sportifs, écrivains, rêveurs etc… Ils s’isolent pour mieux apprendre à connaitre leurs limites et pour relever un défi qu’ils se sont donné. Ils ont tout compris des bienfaits de la solitude. Comme dans ce cas, elle est volontaire, ils n’en souffrent pas.

 

La solitude liée à l’isolement ou l’abandon :

C’est la plus mal vécue parce qu’il ne s’agit plus seulement d’être seul. L’abandon implique une injustice, une blessure, une meurtrissure, ce qui suppose une rancœur. Ce sentiment est tellement fort que les personnes sont incapables de la moindre imagination, de la moindre pensée, rêverie, du moindre avenir. Ells baignent constamment dans leur douleur qui, au fil du temps, sous l’effet de l’habitude, devient leur univers, leur état normal. Ils sont tristes ou vindicatifs. Mais, curieusement, cette population ne fait rien pour en sortir.

 

Il y a aussi, dans cette catégorie, ceux qui sont isolés physiquement dans un recoin de la planète et qui n’ont pas d’autres possibilités que de continuer à vivre ainsi, loin de tout mais qui le vivent très mal.

 

A partir du moment où ces personnes prendront conscience de leur état et décideront de s’en sortir, elles deviendront des “solibattantes” et ne subiront plus leur état mais le combattront.

 

La solitude qu’on se choisit, celle des solitaires

C’est la solitude excellente des solitaires qui savourent chaque instant de cet état et qui sont heureux de l’être.

Quand c’est un choix, il n’y a pas de douleur. Même devant des difficultés liées à cet état, ils ne réagissent pas comme ceux qui le subissent.

Ils aiment être seuls et font tout pour le rester.

 

 

LA SOLITUDE ET LE TEMPS DES FETES

 

Comment expliquer que nous puissions être affectés par la solitude, le stress et même la dépression à l’approche des fêtes ?

Au lieu de nous sentir heureux, quand les fêtes de fin d’année approchent, nous ressentons un sentiment de tristesse que nous ne comprenons pas.

Beaucoup ressentent ce malaise et pourtant nous sommes bombardés de messages heureux, d’images représentant des cadeaux, de chants joyeux, nous sommes éblouis par les lumières et les décorations et malgré tout ce positif, beaucoup se sentent seuls, isolés, tendus, angoissés.

Il n’est pas rare que les fêtes déclenchent une gamme d’émotions, de réactions, de souvenirs qui, heureux ou malheureux, créent en nous ce malêtre. On a cette fausse impression que tous les gens qui nous entourent sont heureux sauf nous et ce sentiment augmente notre isolement, notre solitude.

 

Aussi, pour y remédier, il faut d’abord comprendre que personne n’échappe à ce ressenti. Il faut aussi comprendre qu’il n’est pas nécessaire d’être seul physiquement pour ressentir la solitude (c’est le sujet principal de notre magazine). Reconnaitre sa solitude est déjà un pas en avant pour y remédier. Il vous aidera à composer avec vos réactions et à les gérer.

Voici comment remédier à un sentiment profond de solitude :

Allez au devant des gens que vous connaissez : appelez les, écrivez leur, envoyez leur des mails. Comme autour de vous les autres cachent aussi ce ressenti de la solitude, parlez en, vous serez déjà moins seuls. Gardez un lien avec le monde.

 

Essayez de comprendre ce qui déclenche, chez vous, cette réaction. En connaissant mieux l’élément déclencheur, vous serez moins accablés par la solitude. Que vous soyez en procédure de divorce, que vous pleuriez la perte d’un être cher, que vos enfants soient loin ou que vous soyez isolés momentanément, certaines pensées peuvent vous accabler et affecter vos émotions. Cela crée une difficulté d’interaction avec les autres et vous empêche d’avoir du plaisir. Aussi, il est important de prendre le temps de comprendre et d’évaluer vos sentiments de façon réaliste. Si vous fuyez ces pensées, vous aggraverez votre solitude et votre impression de souffrance.

Si vous craignez les invitations ou les repas familiaux, apprenez à ne voir que les bons côtés de ces festivités. Ce que vous appelez “les petits travers familiaux” existent dans toutes les familles et manquent quand ils n’existent plus. Dédramatisez et forcez vous à ne vivre que de bons moments.

 

ET SI VOUS AVEZ PERDU L’ESPRIT DES FETES, SI VOUS VOUS SENTEZ STRESSES OU SI LA SOLITUDE VOUS FAIT VRAIMENT SOUFFRIR, SOUVENEZ VOUS QUE VOUS N’ETES PAS SEULS : C’EST LE PREMIER PAS DANS LA BONNE DIRECTION COMME LE VEUT CE MAGAZINE. VOUS DEVIENDREZ AINSI DES “SOLIBATTANTS”

 

Chantal ROLLAND

 

 

 

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